short stories

impression

"One out of ten traffic victims is a pedestrian"

En apparence, la technique est le détournement : le morceau de marquage détourné en cercueil, pour créer l'association piéton/victime. En fait il y a plus. Dépassement du mot de l'accroche, qui fonctionne alors comme pur euphémisme. Travail tout en retenue, sobriété exacerbée du noir et blanc dans son évocation macabre. Pas de spectaculaire. De la production d'impression. Pas de volonté d'émotion non plus, pas de sensation. Du brut, du factuel, dans l'esprit du lecteur, charge à lui d'opérer le passage sémiotique. C'est ce petit paradoxe entre la sobriété et l'intensité de l'évocation, ce jeu tout en retenue et en concentration de la métonymie et des contrastes  N&B, ce glissé visuel/accroche, qui me touche ici.

vu chez Ad blather / agence : Ogilvy Netherlands

extension

du domaine du blog :

http://libelutte.org/

propulsé par du libre.

(edit 26.11.05)       Libé est revenu, en bi-média. J'ai aimé la démarche de communication des grévistes. A lire ce WE, le supplément qui fait le point sur la grève et la reprise. Et puis cette note, ici, parce qu'elle est perso, et bien écrite aussi, comme toutes celles de ce blog.

point

Il y a quelques années,  j'étais en agence. Nous avons travaillé sur un produit, appelons-le X. Mailing, annonces presse, problématique de vente directe, mise en avant d'une offre solide et des bénéfices core, respect des standards du MD, tout bien. Avec pourtant des remontées faibles, voire sur certaines vagues ou supports inexistantes. C'est très ennuyeux pour une agence. Donc changement de cap argumentatif, avec valorisation de bénéfices clé additionnels et insistance sur l'offre. Mécanique de vente bien huilée, et franchement c'était un bon produit. Toujours rien. L'annonceur finit par déclencher une enquête, et lorsque le consultant demande : "mais enfin, c'est quoi le frein ?", on lui répond : "eh bien c'est le produit". On a bien rigolé (en interne). Mais on était bien embêtés aussi. Classiquement, on distingue entre produit acheté et produit vendu. Il y a aussi les produits vendables et les invendables à un moment donné, et parmi eux il y a de bons produits. C'est ça, l'embêtant. Le produit est-il invendable parce que personne n'en veut, que personne ne le comprend, que personne n'en a envie ou besoin, parce que ce n'est pas le bon moment, pas le bon argument, pas la bonne opportunité stratégique, l'actualité... ? Quelle est la part de chance ? On a beau ne "rien laisser au hasard", il y a un moment où on envoie la balle, la campagne : le reste est de l'autre côté du filet. On passe, ou pas.

obsession

Dans Match Point, il y a un instant curieux. Enfin, j'ai vécu un instant curieux. Pas dans le film, dans la salle. Juste avant le scène du retour des fantômes des deux femmes assassinées par Chris Walton, celui-ci se trouve endormi sur son laptop. Dans une semi-obscurité, la caméra lui fait face et se rapproche de lui au moment où il se réveille et renverse son verre. Face au laptop aussi, capot noir ouvert laissant voir la marque : sony. Je n'y ai pas vu de placement de produit. Je ne pense même pas que cela soit le cas. Mais j'y ai pensé. Un peu comme on pense à ce que vont penser les autres en voyant telle ou telle chose. J'ai eu l'oeil d'un supposé spectateur qui aurait vu et lu le placement volontaire, regard subjonctif pendant une ou deux secondes. Car le spectateur est devenu un peu chasseur, il décèle la présence des marques et traque le mode opératoire publicitaire. Alors ? Je dois être moi aussi obnubilée, d'une certaine manière. Je ne vois que cette explication. Sinon, je serais restée dans l'innocence, spectatrice originelle ; il y a un ordinateur portable et puis voilà, il a une marque so what ? Fallait-il donc ôter ce logo, qu'on ne sache le voir ? J'y songe et je me demande qui aura vu, qui aura pensé que. Qui aussi aura manqué l'essentiel de la scène, ce petit logo prenant la place de tout le reste sur la rétine, un peu comme Puma, msn ou CK auront vampirisé les scènes où ils apparaissaient dans The Island par exemple. Sauf que. Là, franchement, ce n'est pas pareil. Juste une brève déformation professionnelle de ma part, au passage, rien de grave.

bidulage

Il y a du bidulage chez Typepad, ce n'est pas nouveau. Commentaires qui aboutissent sur une erreur après post, logging ou commentaires inaccessibles, stats désactivées ou réduites quasiment d'un moment à l'autre de 20 (+les 20 suivants) à 5 lignes, rameries ou ramage à tous les étages donc attente (sans les 4 saisons version bontempi heureusement)... Une fois ou deux ça va, mais tout le temps pour un service payant, c'est beaucoup et ça me trouble mon petit ego acheteur. Ceci n'est pas du râlage toutefois, malgré quelques néologismes pouvant faire penser à un trouble du langage un état d'exaspération délirant avancé. Non, au lieu de cela je m'interroge sur mon comportement. Mes questions : quel est le seul de tolérance du client ? Le fait de payer nous rapproche-t-il de ce seuil ? Le crée-t-il ? Mon moi payeur n'a-t-il pas tendance à se présupposer un "droit au service" ? Et tiens, pourquoi et par quel mécanisme au fait ? Question suivante : est-ce que dans l'échange auquel je souscris j'achète un contenu de service ou une présupposée infaillibilité ? Me senté-je privée de ce pour quoi je paye dès lors que j'ai le sentiment de la faille chez celui qui me sert ? Quelle marge d'erreur suis-je prête à accorder à mon fournisseur ?

Outrons, c'est samedi : j'achète des chaussures, et je ne peux pas les porter comme je m'y attends parce qu'elles refusent de sortir de leur boîte les jours impairs. Ou un rouge à lèvres qui fait bleu une fois appliqué. Ou un ordinateur qui me lâchera au bout de 2 ans 18 mois. Ou j'opte pour la livemachin pour m'apercevoir que c'est une galère totale rien qu'en l'installant (évitons de parler des MAJ, ok ?). La garantie de fonctionnement est-elle incluse dans le prix ? L'acheteur a tendance à penser que oui, implicitement. Le marché peut opter pour une logique plus floue. Produit vs usage, et ce n'est pas aussi simple que ça. La durée de la satisfaction doit-elle se limiter à l'USP ? Ou dépendre de la notion d'usage, de "vivre avec" ? Le customer delight est-il un truc de conte de fée ? Mais pas tout mélanger.

un peu d'air sur terre

L'iconographie me renvoie aux campagnes Versace par Avedon.  Ecriture visuelle détachée, aérienne, mouvement pris dans la lumière, couleurs brutes mais étudiées jusque dans les rappels d'une image à l'autre. Le phrasé me rappelle la sobriété et la compacité de "faire du ciel le plus bel endroit de la terre" pour Air France. Intericonogaphie, intertextualité et jeu d'assemblé sur le couple formé par le presqu'oxymoron air/terre ; jeu d'assemblé sur le couple ombre/lumière aussi (bien regarder le fond et les plis soulignés du vêtement). Fluidité et circulation du sens partout, au sein des images, entre le visuel et l'accroche, et même dans les convocations parallèles (voire subjectives) de la lecture. Pas de dilution pourtant, identité forte de la campagne vs la marque. Inspiration betc, respiration.

memo

Y aller dès le 21. Passer par là.  Campagne bientôt en ligne, voir le programme en attendant.

olfaction

L'olfaction comme vecteur de communication : depuis 10 ans on table dessus. voir par exemple ici. Applications marketing polysensoriel : sampling, packaging, communication sur lieu de vente, appel extérieur. Media à part entière ?  complément subliminal plutôt. Hors explicitation. Molécules chimiques ou naturelles ?  Ont-elles le même effet, sont-elles "lues" de la même façon par notre système olfactif ?  Applications possibles des HE ?  Je suis à la recherche d'info sur le mécanisme de l'olfaction (l'application suppose bien une théorie spécifique de l'olfaction et de son rôle dans le process décisionnel de l'individu). j'y reviendrai.

explorations :

http://olfac.univ-lyon1.fr/documentation/olfaction/index-home.htm

http://www.leffingwell.com/olfaction.htm

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Olfaction

http://www.escp-eap.net/conferences/marketing/pdf_2003/fr/cova_louyot_louis_louisy.pdf (bases mkt polysensoriel)

http://www.osmooze.com/osmooze/default.html

captchas

Ce week-end j'ai eu une surprise sur cette plateforme. En répondant à Damien et Fred, ensuite en postant un commentaire chez Jérôme. Du captcha, pas systématique d'ailleurs sur la plate-forme : Typepad, conscient du problème des robots, cherche la solution ? Un captcha c'est ce petit truc avec des chiffres et des lettres, à recopier avant de poster. Manuel, donc anti-robot. Pour en savoir plus, cliquez ici. Voyez les exemples, faites vous une idée sur l'ergonomie idéale du captcha...

Juste une ou deux remarques utilisateur maintenant. Le captcha doit être lisible. Typo trop distordue, out. Typo anthracite sur fond gris, pas terrible. Il doit être bref : 8 caractères, c'est dissuasif. Relativement mémorisable en lecture immédiate : histoire d'éviter de verser dans le TOC de la vérification. Pas évident de trouver le juste milieu entre efficacité et confort utilisateur. On aime bien aussi qu'il s'affiche sans erreur, sinon pour commenter c'est foutu. Globalement, c'est un peu pénible quand même le captcha. Si vous visitez 6 blogs tous dotés de ce système, vous avez intérêt à être très motivé pour commenter. Vous est-il arrivé de renoncer à commenter à cause de cette petite contrainte ? moi oui. Bon ok on dit moins de bêtises, si on veut. Mais ça vous enlève un peu la joie. Je trouve que le captcha nuit à l'interactivité du blog. Sentiment à nuancer toutefois : ici, manifestement le captcha n'est pas un frein aux coms. Mais ce blog a quelque chose d'exceptionnel. Est-ce qu'un petit plug-in antirobot ne ferait pas aussi bien l'affaire, pour tous les autres ? (get dotclear)

savoir+

http://www.captcha.net/

http://www.cs.sfu.ca/~mori/research/gimpy/

http://sam.zoy.org/pwntcha/

http://www.brains-n-brawn.com/default.aspx?vDir=aicaptcha

bien coupé

Un minisite qui me plaît, celui du nouveau coupé 407 de Peugeot. Simple, sobre, belle exploitation du noir et blanc ; discrètes vibrations sonores et petites percus pour accompagner la brève video de la home avant packshot produit. Navigation aisée et simple, rubriques à contenus, zéro gadget. Détail sympa : le site est optimisé pour flash 8 et en propose la mise à jour. Cela dit, les animations et la rubrique "configurer" auraient pu bénéficier d'un degré supplémentaire de sophistication et de surprise grâce à flash justement. Mais ça se discute : tout est dans le charme du détail minimal. Cliquez donc sur "design" pour voir... je suis juste un peu troublée par la relative perte graphique en cliquant sur "configurer", qui emmène sur le site principal.

J'aime particulièrement l'idée de la médiathèque  (aller à "héritage des coupes Peugeot", elle valorise de façon agréable et pertinente l'image du constructeur. Lui donne une épaisseur vs la seule présentation d'un produit. Voyez les photos dans la taille qui vous convient. En revanche : pas réussi à les télécharger à partir du bouton, je suis passée (ici) par l'affichage en 600x800. Nombre de visuels limités à 3, dommage. Mais le fait principal pour moi, c'est : un site inspiré de l'esprit haute couture.

En tout, un minisite pensé et écrit dans la droite ligne du claim : le rêve automobile devient réalité. Le graphisme se veut le passage rêve/réalité. Sans ostentation. En s'effaçant devant le produit.