DDB LONDRES, 04
L'image est brute, volontairement réaliste. Et dans ce réalisme qui relève presque de la photo de reportage, on est pourtant dans une fiction parachevée. Ce serait un snapshot de série télévisée. Arrêt sur image, où l'on s'attendrait presque à voir redémarrer l'action, suspendue en l'immobilité des hommes et des voitures, lisible dans les traces sur la route, imaginable via les invisibles malfaiteurs (hors cadre mais pourtant bien là).
Le script est présent à tous les instants et dans tous les recoins, traduits en signes visuels et en traces d'événements à peine antérieurs : la fiction est suspendue, pas terminée. Elle attire, elle étire le temps photographique. C'est dans ce suspense, dans le geste des hommes pelotonnés et en attente derrière la Polo, que vient s'insérer l'accroche. Clôture à la fois décalée et totalement dans la logique de l'image, dont elle recadre la lecture, superposant avec une insolence contenue à la fiction en sous-texte une vérité qui s'impose. Small, but tough. Trois petits mots (quatre si on compte le nom du produit), mais un bataillon de texte pelotonné derrière.
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