... tu seras ici tombé, jusqu'à aujourd'hui, sur ces deux "vieux" billets : de la cache et Nolita et le visible. Ce n'est probablement pas ce que tu cherchais -pardon, ce que vous cherchiez, d'abord de quel droit tutoyé-je, et puis vous êtes si nombreux depuis dimanche soir, à arriver par ici via la magie du mot clé, que le pluriel s'impose.
Non, ce que vous cherchez c'est la dernière campagne de Toscani et Nolita, cette "campagne choc", dans l'air et l'aire médiatique depuis quelques jours et dont bruissent les pages des journaux et celles de nos écrans. La campagne qui montre dans le plus pur style reality photo, une jeune femme anorexique, son corps nu, sa maigreur désignée maladive dans toute la crudité d'une lumière assénée.
La vérité est que je ne parlerai pas de cette campagne. Que je ne mettrai pas les photos ici. Que je jouerai -quelle facilité, quelle perte de temps, quelle arnaque- la prétérition et tant que j'y suis la redondance en plaçant aussi paralipse.
Je serais plutôt tentée de dériver vers la surexposition du corps, vers l'approche de la réalité, vers les ambiguités du reality show photographique ; vers la vision du nu féminin, peut-être avec quelques comparaisons iconographiques bien senties, pour peu que j'en trouve.
Mais pas tout de suite, et peut-être pas du tout. Je suis un peu sous le choc, non pas de la campagne consacrée choc, mais de la puissance du regard qui nimbe ce corps mis à nu, désossé littéralement --enfin, soyons honnêtes, choc quand même, je n'échappe pas au poncif finalement.
Et puis je pense à cette femme qui existe vraiment, pas une existence de modèle, pas dans un rôle, j'aurais peur de parler sur elle, de parler dans son dos, même si je ne voulais parler que de l'image. La nature de ces photos qui veulent tant faire parler, coupe la parole.
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